Accompagnant les uvres de lexposition Clair-Obscur, quelques extraits des textes de Marc Vachon révèlent le regard intime et poétique posé par un autre créateur sur lartiste et son uvre et en deviennent le complément parfait.
Clair-obscur
Parfois, dans lembrasure dune pensée, son pas saffole, émigre sur des terres oppressées dimplacable. Inoculé de tourments, un brin de silence décharné hésite, courbe léchine, englouti.
Parfois, inclinée dans une prière déposée, le long daffables rives ses mains brisées accostent. Sous une bruine innocente sépuisent les vestiges dune inquiétude.
Parfois, le vent séteint. Abandonnée au creux de deux ailes graciles, une chaleur longe les côtes de son âme impavide. Devant ses yeux, un pâle lacis de lumière et dombre.
Parfois, il ny a plus que le geste.
Des grains dun blanc sombre
Cest une toile blanche dune neige nouvelle à peine déposée. Aucun faux pas sur limmaculée, aucune ombre, que laurore dune vie dans la lumière qui sétale. En attente du geste, elle invente un langage, sétire dans le désir, enfante des milliers de demains habillés dun souffle ingénu.
Des pas ensuite. Des pas lents, inconnus, et des teintes de sable que soulève le vent. Alors que laube sengonce dun voile obscur, au cur sincrustent les premiers grains dun blanc sombre à perte de vue. Le gris se dépose du bout des lèvres. Angélique.
La nuit sinstalle; sous des airs ténébreux, implore lindulgence du regard. Dans une valse de clair-obscur, une colombe pose sa tête contre laile dun corbeau. Du sombre émane un fragile parfum de vérité; du clair, une paix intense.